Enfin, ça dépend quoi et dans quel contexte, mais l’un dans l’autre, je trouve que je lis lentement.
Tout est bien sûr relatif et rien ne sert de se comparer, surtout à l’heure des bilans de fin d’année. En tout cas, je ne lis pas 30 livres de 800 pages par mois. (Comment ça, je pousse le trait un peu fort ?! M’enfin !)
Côté lectures personnelles, je lis vite les essais (selon les sujets), très vite les polars, moins vite la fantasy, plutôt vite l’urban fantasy, très très vite les feel good, moins vite la SF, moyennement vite les YA et à vitesse variable la littérature généraliste.
En fait, ma vitesse va surtout dépendre des réflexions que ma lecture va provoquer.
Je fais partie de ces gens qui réfléchissent toujours à plein de choses en même temps qu’ils lisent (à quel autre livre ça me fait penser, ce que je vais raconter dans l’avis, d’ailleurs, vais-je en écrire un ?, est-ce qu’on ne s’ennuierait pas un peu là ?…) et qui s’arrêtent sur plein de petits détails (une phrase qui sonne particulièrement bien ou mal, une coquille irritante…)
J’ai l’habitude de ce bruit de fond.
On dit souvent que pour travailler dans l’édition, il faut savoir lire vite.
J’ai donc essayé de travailler cette vitesse de lecture. J’ai même lu un guide de la lecture rapide et efficace, qui ne m’a rien appris. Je savais déjà le faire et ça n’est pas compatible avec ma façon de travailler sur un texte.
Alors j’ai arrêté de me culpabiliser prendre la tête. En plus, je crois que ne pas lire mega-ultra-giga-vite est justement devenu une de mes forces.
Pour la correction éditoriale, ça ne me sert à rien de lire à toute vitesse puisqu’il me faut tout questionner tout le temps : la ponctuation, les mots, les phrases, la construction de l’histoire, l’assemblage des idées, la structure générale, la psychologie des personnages, le rythme, l’incohérence avec ce qui a été dit 200 pages plus tôt…
(N’oubliez pas que je suis aussi correctrice tout court, je vois les espaces en trop, même quand j’essaye de faire abstraction.)
Ce fil de pensées secondaire me permet de prendre en compte beaucoup d’informations et de les mettre en relation pour avoir une vision d’ensemble du texte. En parallèle, je commente dans la marge, je prends plein de notes et, à la fin, ça me permet de fournir à l’autrice ou l’auteur un dossier complet comprenant entre 20 et 30 pages.
Aujourd’hui, j’ai conscience de la qualité de mon travail (merci pour vos retours sur mes retours, ça m’aide toujours à m’améliorer) et je sais que c’est en partie grâce à ma lecture lente et consciencieuse des textes.
Fun fact : Je ne peux lire (loisir et travail) que dans le silence, loin des gens, loin des bruits de la vie quotidienne, mais éventuellement avec des bruits blancs (comme un bon feu de cheminée virtuel). Alors que d’autres font ça avec du rap, du métal ou de la musique classique dans les oreilles, voire un téléfilm de Noël devant les yeux. Je crois que l’essentiel, c’est de bien se connaître et, surtout, de lire à son rythme.